L’eau est un élément primordial de la vie et une ressource précieuse que nous devons utiliser intelligemment, sans gaspiller, surtout que les périodes de sècheresse et de restrictions d’eau deviennent de plus en plus fréquentes. En vous équipant d’un récupérateur d’eau, vous pouvez collecter et stocker de l’eau de pluie afin de limiter l’utilisation de l’eau potable puisée dans les nappes phréatiques. Ainsi vous protégez l’environnement, mais aussi réduisez votre facture d’eau !
Les différents types de récupérateurs d'eau
Il existe différents types de récupérateurs d’eau, à choisir selon vos possibilités et besoins.
Les réservoirs aériens
Les réservoirs aériens ou les récupérateurs d’eau de surface sont les plus répandus, car les plus simples à installer et à utiliser. Ils permettent surtout de subvenir aux besoins liés au jardinage et au nettoyage ponctuel (pour laver votre voiture, par exemple).
La contenance de ce type de récupérateur ne dépasse pas les 2000 litres, mais les modèles les plus fréquents contiennent entre 300 et 500 litres. Il s’installe à proximité d’une descente de gouttière pour y être raccordés via un collecteur, de préférence avec filtre, afin de capter les déchets végétaux et éviter la formation de vase. Un robinet en bas du réservoir permet le puisage de l’eau.
Les récupérateurs aériens sont fabriqués en résine de synthèse (polypropylène, polyéthylène haute densité (PEHD)) et sont résistants aux UV et aux chocs, mais doivent obligatoirement être vidés en hiver. Souvent peu esthétiques, de forme rectangulaire ou carrée grillagée, ils peuvent être dissimulés par un coffrage en bois ou une palissade afin de mieux les intégrer dans leur environnement.
Les récupérateurs décoratifs
Pour ceux qui cherchent une solution plus esthétique qu’une cuve citerne, les fabricants proposent également des récupérateurs décoratifs de divers formes et coloris. Vous pouvez notamment opter pour un récupérateur ayant une forme d’amphore, de tonneau, de colonne romaine ou d’un rocher. Certains possèdent un bac à fleurs amovible.
Les récupérateurs décoratifs sont bien évidemment plus chers à l’achat et dépassent rarement les 1000 litres.
Les cuves enterrées
Les cuves enterrées sont faits dans des matériaux rigides (béton, acier, PEHD…) et peuvent contenir jusqu’à 20 000 litres d’eau, même si les modèles domestiques les plus courants sont plus petits, entre 1 500 et 5 000 litres. En plus de leur volume important, ces cuves ont également un autre avantage de taille : ils permettent de garder l’eau à l’abri de la lumière et à une température constante. La cuve ne gèle donc pas, et l’eau ne devient pas verte à cause de la prolifération d’algues comme dans les récupérateurs aériens. L’eau peut ainsi être utilisée non seulement pour l’arrosage du jardin, mais aussi pour l’entretien intérieur, pour alimenter la chasse d’eau des WC ou la machine à laver.
En revanche, le budget à prévoir n’est pas le même, car l’installation d’une cuve enterrée nécessite de réaliser d’importants travaux de terrassement et de plomberie.
Les réservoirs souples
Les citernes souples sont faites avec des matériaux synthétiques très résistants, à disposer dans le sous-sol de votre maison, sous la terrasse ou dans le vide sanitaire. Généralement en PVC, les réservoirs souples permettent de stocker entre 50 et 30 000 litres d’eau pluviale. Ils sont faciles à installer et étant hermétiques, offrent une eau de bonne qualité.
Toutefois, ce type de réservoir n’est pas très répandu à cause de son aspect peu esthétique et sa durée de vie limitée.
Comment bien choisir son récupérateur d'eau ?
Pour choisir votre récupérateur d’eau, vous devez prendre en compte de nombreux critères, y compris vos besoins, la surface de votre toiture, etc. Cela vous permettra non seulement de déterminer le type de récupérateur qu’il vous faut, mais aussi sa capacité et son emplacement.
Choix de l'emplacement et de la capacité
Si vous comptez utiliser l’eau de pluie récupérée uniquement pour l’usage extérieur, il peut être judicieux d’opter pour un récupérateur hors sol. Placez-le dans un endroit stratégique, près d’une descente d’une gouttière, de préférence à l’ombre pour préserver la cuve et son contenu des rayons du soleil, et pas très loin de votre potager et de vos fleurs.
Pour calculer la capacité de la cuve, prenez en compte les données suivantes :
- Un potager consomme environ 100 litres au mètre carré par an ;
- Un jardin avec des massifs fleuris demande entre 32 et 42 litres au mètre carré par an ;
- Chaque lavage de véhicule consomme environ 225 litres.
N’oubliez pas non plus de calculer le volume d’eau que vous pouvez récupérer grâce à votre toiture. Pour cela, prenez en compte les dimensions du toit, le coefficient de perte qui varie selon du type de toit, et aussi la pluviométrie de votre région.
Le réservoir enterré est souvent choisi si l’on compte récupérer l’eau de pluie pour un usage extérieur et intérieur. L’emplacement exact de la cuve dans ce cas est déterminé par un professionnel en fonction de l’agencement de la maison et du terrain. Quand à sa capacité, on la calcule essentiellement en fonction du nombre d’occupants du logement (comptez 1 000 litres par personne minimum), en y ajoutant au besoin le volume d’eau nécessaire pour l’utilisation extérieure.
Entretien
En choisissant votre récupérateur, il faut aussi tenir compte de l’entretien à prévoir afin d’éviter que l’eau soit de mauvaise qualité. Si vous optez pour un réservoir hors sol, prévoyez un emplacement accessible pour pouvoir le vidanger et nettoyer au jet haute pression facilement. Il faut le faire au moins une fois par an, à la fin de l’été, pour enlever les algues et les mousses qui ont commencé à s’y former. Vous devez aussi débarrasser régulièrement la gouttière des débris et nettoyer le collecteur filtrant pour éviter qu’il se bouche et empêche la collecte de l’eau.
Notez également que si vous habitez dans une région aux hivers rigoureux, et si votre récupérateur supporte mal le gel, vous devez le protéger du froid. Vous pouvez par exemple l’isoler avec des bottes de foin ou des bâches, voire l’enlever et l’entreposer à l’abri. Tous les accessoires (collecteur, filtre, tuyaux) doivent également être démontés, rincés et stockés dans un endroit protégé.
Si vous préférez installer une cuve enterrée, son entretien se fera moins souvent, mais il est plus complexe et nécessite plus de vigilance et d’outillage. Il inclue le nettoyage du collecteur d’eau filtrant et des tuyaux de raccordement, la vérification des vannes et des robinets, le brossage des parois de la cuve et aussi l’entretien de la pompe. Nous vous recommandons de confier ce travail à un professionnel, qui vous garantira une eau toujours transparente, sans odeur et sans danger.
Les avantages économiques et pratiques
Réduction de la facture d'eau
Pouvoir faire des économies sur sa facture d’eau est une des premières raisons qu’on évoque lorsqu’on parle de la récupération d’eau de pluie. En effet, on estime qu’avec un récupérateur il est possible d’économiser jusqu’à 40% sur sa facture d’eau globale. Et ce n’est pas rien ! Un français consomme en moyenne 148 litres d’eau par jour, soit 54 m3 par an. En fonction de sa région de résidence, il paye cette eau consommée entre 190 et 270 euros. Pour une famille de 4 personnes, la facture d’eau annuelle peut ainsi rapidement atteindre 800 – 900 euros et avec un récupérateur, cette famille peut économiser jusqu’à 350 euros !
En réalité, les économies ne seront probablement pas aussi importantes. Mais si vous avez un jardin ne serait-ce que de 200 m2 et si vous l’arrosez uniquement avec de l’eau de pluie, vous pourrez réduire le montant de votre facture de 200 euros par an ! Rien qu’avec cela, vous pouvez considérer votre récupérateur comme un investissement vraiment rentable sur le long terme.
Utilisation du récupérateur d'eau au quotidien
La récupération d’eau offre d’autres avantages au quotidien. Par exemple, nous avons déjà abordé la question des restrictions d’eau pendant les épisodes de sécheresse. En installant un récupérateur, vous pouvez continuer à arroser votre pelouse ou laver votre voiture tranquillement même lorsque le niveau d’eau dans les nappes phréatiques est au plus bas.
En plus, les eaux pluviales ont une très faible minéralisation et un pH légèrement acide. Les fleurs et les légumes apprécient ce genre d’eau nettement plus que l’eau calcaire du robinet. Cela concerne également vos canalisations et vos installations sanitaires. Moins entartrées, elles demandent moins d’entretien et servent plus longtemps. Vous pouvez aussi utiliser l’eau de pluie dans votre machine à laver, votre linge n’en ressortira que plus doux !
Attention toutefois, si vous comptez utiliser l’eau pluviale pour des besoins sanitaires, certaines obligations sont à respecter. Premièrement, vous devez récupérer l’eau uniquement des toitures, pas question de la récolter dans la cour, par exemple. Deuxièmement, il faut organiser un réseau de distribution spécifique, non connecté au réseau de distribution d’eau potable. Vous pouvez mettre en place des robinets distribuant l’eau de pluie dans le garage ou dans la cave, mais il est interdit d’en installer dans la cuisine ou la salle de bains. En plus, chaque point d’alimentation en eau de pluie doit être signalé par un panneau « Eau non potable ». Et enfin, si les eaux de pluie récupérées et utilisées pour des usages sanitaires sont rejetées dans le réseau des eaux usées (cas d’une chasse d’eau ou d’un lave-linge), cela doit obligatoirement faire objet d’une déclaration en mairie.
Avantages environnementaux
Réduction de la consommation d'eau potable
Si la récupération d’eau de pluie a un intérêt financier et pratique, elle n’est pas non plus dénuée d’intérêt écologique.
En utilisant de l’eau pluviale pour vos usages domestiques, vous réduisez votre consommation d’eau du robinet qui a un certain impact sur l’environnement à cause du traitement spécifique qu’elle doit subir pour devenir potable. Par exemple, à certaines étapes de ce traitement, des produits chimiques nocifs pour l’environnement sont nécessaires.
En outre, les stations d’épuration sont assez énergivores. Du puisage de l’eau au traitement des eaux usées en passant par le traitement de potabilisation, de grandes quantités d’énergie doivent être dépensées. L’utilisation de l’eau pluviale permet ainsi de réaliser des économies d’énergie car elle réduit les besoins en électricité des infrastructures qui participent au traitement de l’eau douce.
Diminution du prélèvement de ressources naturelles
En réduisant votre consommation d’eau du robinet, vous permettez aussi de moins solliciter les nappes phréatiques.
Ces réservoirs d’eaux souterraines stockées à faible profondeur représentent en effet notre principale source d’eau potable, mais aussi servent pour l’industrie et l’agriculture. Or, avec le puisage intensif, mais aussi le réchauffement climatique et les sécheresses à répétition, le niveau des nappes phréatiques en France baisse d’année en année. Au final, si elles ne sont pas protégées, cela pourrait entraîner d’importantes pénuries d’eau, avec des restrictions massives et des répercussions sur l’agriculture ou même sur la production d’électricité hydraulique et nucléaire.
Limitation de l'érosion
La gestion intelligente des eaux pluviales permet aussi de limiter l’érosion hydrique des sols. Ce phénomène naturel consiste en une dégradation d’état des sols par déplacement des particules de terre sous l’effet de ruissellement. Elle commence si le sol ne peut pas absorber l’eau de pluie et est accentuée par l’augmentation des surfaces imperméables, telles que les toits, les routes, les trottoirs, mais aussi par les épisodes de sécheresse qui rendent le sol dur et incapable d’absorber la pluie.
La collecte de l’eau de pluie réduit le ruissellement et les risques d’inondation qui vont avec, augmente l’infiltration de l’eau dans le sol par le biais d’arrosage et ainsi contribue à limiter l’érosion.
Préservation de la biodiversité
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la récupération d’eau participe également à la préservation de la biodiversité. Les nappes phréatiques sont en relation directe avec la majorité des rivières et des fleuves, elles se déversent dedans. Si le niveau des nappes phréatiques baisse trop, les cours d’eau pourraient aussi faiblir, voire même s’assécher. La flore et la faune en subiraient les conséquences.
L’effet est plus ou moins le même en ce qui concerne l’érosion des sols. La bonne gestion des eaux pluviales permet de préserver leur qualité ce qui, à son tour, préserve les écosystèmes locaux.
La consommation d’eau potable a un coût important pour notre portefeuille, mais aussi pour l’environnement. En investissant dans un récupérateur d’eau et en utilisant l’eau de pluie pour l’arrosage et d’autres besoins, vous faites des économies et participez à la préservation de l’eau douce si nécessaire à la vie.
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