L’évacuation des eaux pluviales est essentielle pour protéger votre maison et votre jardin des inondations et des infiltrations d’eau, mais aussi pour respecter les normes et les réglementations en vigueur. Conçue de manière efficace, elle peut même répondre aux enjeux écologiques actuels ! Quelles sont les différentes solutions pour gérer les eaux de pluie qui s’écoulent sur votre terrain ? Quelles sont les réglementations à connaître ? Comment mettre en place un système d’évacuation performant et conforme ? On vous dit tout dans cet article !
Évacuation des eaux pluviales : quels sont les enjeux ?
Zoom sur le parcours de l’eau de pluie
La pluie qui tombe sur votre toit dévale les pentes et se déverse dans les gouttières (ou dans un siphon pour les toits plats). Ensuite, elle est évacuée par les descentes le long des façades jusqu’au pied du bâtiment. Elle est alors collectée dans un caisson cubique ou cylindrique (le regard). Enfin, selon la réglementation de votre commune, elle est :
- acheminée vers un réseau collectif public ou privé ;
- épandue dans le jardin ou sur la voie publique (réseau individuel) ;
- stockée dans une cuve ou un récupérateur d’eau de pluie.
Pourquoi évacuer les eaux pluviales ?
Le système d’évacuation des eaux pluviales joue plusieurs rôles :
- préserver les façades et les fondations, en évitant les infiltrations d’eau et les inondations ;
- empêcher la formation de boues et d’eaux stagnantes dans le jardin ;
- respecter les normes en vigueur, en particulier la réglementation locale ;
- répondre aux enjeux écologiques : préserver le terrain, faire des économies d’eau.
Évacuation des eaux pluviales : ce que dit la loi
Où doit être acheminée l’eau de pluie ?
C’est le PLU (plan local d’urbanisme) de la commune qui précise la façon dont les eaux pluviales doivent être évacuées. En cas de construction neuve, le permis de construire sera délivré uniquement si l’habitation est conforme aux règles d’assainissement collectif. Le raccordement est obligatoire même si la maison a été construite avant la mise en place du réseau public : à partir du moment où la commune met en place le réseau, les travaux doivent être réalisés dans les deux ans qui suivent, à la charge du propriétaire. Il faut également payer une taxe de raccordement et une redevance d’assainissement.
À qui appartient l’eau de pluie ?
L’eau de pluie appartient au propriétaire du terrain. Il peut en user et en disposer comme il l’entend dans les limites de la loi (par exemple, il ne peut pas les utiliser pour sa consommation alimentaire). De même, le propriétaire est responsable de la bonne évacuation des eaux de pluie sur son terrain ou sur la voie publique.
Que faire en cas de conflit de voisinage ?
Si l’eau s’écoule sur le terrain du voisin, le propriétaire doit revoir son système si et seulement s’il est responsable de l’aggravation. Cependant, si l’eau de pluie s’écoule naturellement, le propriétaire du terrain en contrebas doit supporter la servitude et n’a pas le droit de s’y opposer, par exemple à l’aide d’une digue.
En cas de litige, il convient de commencer par une tentative d’accord à l’amiable. La deuxième étape est l’envoi d’un courrier recommandé avec accusé de réception. Si la discussion n’est pas possible, vous pouvez saisir la justice.
Quelles normes encadrent l’installation des gouttières ?
L’installation des gouttières est encadrée par la norme NF P 36-201 (DTU 40.5). Si les gouttières et les descentes sont visibles à l’extérieur, elles doivent faire l’objet d’une autorisation de la mairie et être conformes au PLU (plan local d’urbanisme).
Comment évacuer les eaux de pluie ?
Avec un réseau d’assainissement collectif
Dans les zones urbaines, la mairie impose généralement de relier votre système au réseau collectif, qui se trouve le plus souvent dans la rue. Seules les eaux usées doivent être raccordées, cependant, dans la majorité des cas, l’eau de pluie est également dirigée vers le réseau collectif afin d’éviter des travaux supplémentaires.
Selon les communes, on distingue deux types de réseaux collectifs :
- le réseau séparatif : un réseau pour les eaux usées et un autre pour les eaux pluviales ;
- le réseau unitaire : de plus en plus rarement, il existe un seul collecteur public. C’est ce qu’on appelle le tout-à-l’égout.
Avec un réseau d’assainissement individuel
Si l’habitation ne peut pas être reliée au réseau collectif, le destin de l’eau de pluie est régi par le PLU (plan local d’urbanisme). Elle peut être :
- évacuée sur la voie publique, dans un fossé communal en dehors de votre terrain ;
- épandue dans le jardin via une canalisation dédiée à l’évacuation des eaux pluviales. Si le terrain ne permet pas une bonne répartition, l’aménagement d’un drain ou d’un puisard peut être envisagé ;
- stockée dans une cuve ou dans un récupérateur d’eau de pluie.
Les équipements d’évacuation des eaux pluviales
En toiture
Les gouttières et chenaux
La gouttière est le principal système d’évacuation des eaux pluviales. Elle permet de recueillir puis d’évacuer l’eau qui tombe sur le toit. Elle peut également prendre la forme de cheneaux, encastrés dans le corps du toit. Dans le cas d’un toit plat ou d’un toit terrasse, on utilisera un siphon.
Le dimensionnement de la gouttière dépend de la surface du toit ainsi que de la pluviométrie de la région. Elle doit respecter une légère pente de 0,5 à 1 cm par mètre. Elle comprend plusieurs dispositifs de raccordement, qui assurent l’étanchéité de l’ensemble : coude, naissance, jambonneau, etc.
Les gouttières peuvent être fabriquées en PVC, en acier, en alu, en inox ou en cuivre.
Les descentes de gouttière
La descente correspond à la partie verticale qui permet d’évacuer l’eau des gouttières le long des façades. Elle peut prendre deux formes :
- la descente en façade : elle est alors apparente ;
- la descente encastrée : elle est située à l’intérieur de l’habitation, dans une gaine technique ou une pièce inhabitée comme le garage ou la chaufferie.
Les descentes doivent impérativement être fabriquées avec le même matériau que les profilés de gouttière, mais aussi être choisies dans la même marque et gamme pour éviter tout problème d’étanchéité.
Au sol
Les regards
En bas de chaque descente, les regards permettent de raccorder les gouttières aux différents tuyaux de l’évacuation enterrée. Ils acheminent ainsi l’eau de pluie en dehors du terrain grâce à une pente, réalisée lors de l’installation. Préfabriqués en béton, en PVC ou en fibrociment, ils sont le plus souvent scellés dans le sol en pleine terre. Ils comprennent un chapeau amovible (tampon) qui permet de faciliter l’entretien et le curage des canalisations.
Les siphons de cour
Les siphons sont des équipements encastrés dans le sol. Ils permettent d’évacuer les eaux pluviales qui se répandent sur une surface non absorbante, comme le béton, le carrelage ou les pavés. Pour les installer, il faut créer une pente d’écoulement, les sceller au mortier puis les raccorder au tuyau d’évacuation.
Sur le terrain
Les drains
Le drain est un système enfoui dans le sol, sur la semelle de la fondation. Son rôle ? Permettre la bonne infiltration de l’eau dans le sol. Il consiste en une tranchée drainante (également appelée tranchée infiltrante) composée de sable et de gravillons, au fond de laquelle un tuyau de drainage perforé est enfoui. Il est généralement entouré de gravier et de feutre géotextile pour empêcher les racines de boucher les perforations.
Le puisard
Le puisard, puits d’infiltration ou puits percolant permet à l’eau collectée de s’infiltrer dans le sol de manière naturelle et régulée. Il s’agit d’un puits dont la profondeur atteint quelques mètres à une dizaine de mètres en fonction de la nature du sol et de sa perméabilité. Rempli de cailloux, il permet à l’eau de s’écouler lentement puis d’être évacuée vers des parois perforées. Le ou les puisards doivent être placés en bas d’une pente, loin du bâti et des arbres.
La noue
La noue drainante permet à l’eau pluviale d’avoir le temps de s’infiltrer dans le sol jusqu’aux nappes phréatiques. Elle prend la forme d’un fossé végétalisé composé des couches suivantes : un géotextile, un concassé drainant, une couche de réglage, un substrat et une couche finale de végétation, souvent stabilisée à l’aide d’une structure alvéolaire.
La cuve
Enterrée ou non, la cuve permet de stocker l’eau de pluie. Elle peut être alimentée par les gouttières ou connectée à une tranchée drainante. Dans les régions où la pluie est fréquente sans être trop intense, elle permet d’importantes économies d’eau. En revanche, elle est moins utile dans les régions avec des précipitations fortes et de courte durée, comme le sud de la France.
Zoom sur les solutions écologiques
Récupérer l’eau de pluie
Un récupérateur d’eau de pluie ou une cuve permettent de récupérer et stocker l’eau de pluie, et donc de réaliser des économies d’eau. L’eau de pluie peut en effet servir à l’extérieur : arrosage du jardin, entretien du mobilier extérieur, lavage de la voiture… Ou bien être raccordée au réseau d’eau sanitaire, où elle peut servir à alimenter les WC, à laver le sol et sous certaines conditions le linge. Dans ce cas, des travaux de plomberie et d’électricité seront nécessaires.
Tirer parti de la végétation
La végétation est un allié précieux pour le traitement de l’eau de pluie. Elle absorbe naturellement les précipitations, limite le ruissellement et filtre les polluants. En plus de la noue drainante, vous pouvez envisager la création d’une toiture végétalisée. Elle vous permettra d’éviter les infiltrations et les inondations, tout en participant activement à l’isolation de votre maison.
Répartir l’eau dans le terrain
Répartir l’eau dans votre terrain constitue la solution la plus naturelle pour évacuer les eaux de pluie. Elle préserve l’écosystème et participe à la dépollution des sols. Si votre terrain ne permet pas cette répartition naturellement, la création d’une noue ou d’une tranchée drainante peut l’optimiser.
L’entretien de votre système d’évacuation des eaux pluviales
Pourquoi entretenir ?
Entretenir votre système d’évacuation des eaux pluviales est nécessaire pour :
- préserver les fondations de votre maison et éviter les fissures causées par le ruissellement de l’eau pluviale ;
- éviter les infiltrations et les inondations lorsque les regards et les descentes se bouchent ;
- éviter les fuites et les mauvaises odeurs en cas de dégradation et d’engorgement des tuyaux.
Les opérations d’entretien courantes à effectuer
Voici les étapes d’un entretien régulier :
- balayer les gouttières, les descentes et les regards ;
- identifier et réparer les désordres en cas de dégradation (fissures, déformation, etc.) ;
- en cas d’obstruction, passer un furet, un nettoyeur sous pression voire un cureur dans les cas les plus extrêmes.
L’intervention d’un professionnel
L’entretien des gouttières nécessite des travaux en hauteur, notamment dans les maisons à plusieurs étages. Un professionnel pourra les réaliser en toute sécurité. Il dispose des outils et de l’expertise nécessaire pour entretenir votre système d’évacuation des eaux pluviales, mais aussi pour effectuer les réparations si nécessaire. De cette manière, il optimise l’efficacité et la durabilité de votre système.
Vous l’aurez compris, une bonne évacuation des eaux pluviales est essentielle à la préservation de votre habitat. En fonction de la réglementation locale, vous devez utiliser un réseau d’assainissement collectif ou individuel. Quoi qu’il en soit, votre maison doit disposer d’un système de gouttières pour évacuer les eaux qui tombent sur votre toit. Dans certains cas, il faudra également faciliter la répartition de l’eau dans votre terrain à l’aide de drains, de puits ou de noues. Enfin, vous avez la possibilité de récupérer l’eau de pluie pour réaliser des économies d’eau. Sans plus attendre, faites appel à un professionnel pour étudier les solutions à votre disposition !
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