L'isolation par l'extérieur

Très efficace pour supprimer les ponts thermiques, l’isolation par l’extérieur convient pour les constructions neuves, mais aussi pour les projets de rénovation. Son coût étant élevé, il est nécessaire néanmoins de s’y attaquer en connaissance de cause. Avantages, inconvénients, techniques… Lisez notre dossier et informez-vous.

Pourquoi isoler par l’extérieur

L’isolation thermique par l’intérieur (ITI) est la technique d’isolation dominante en France, car assez facile à mettre en œuvre. Et pourtant, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) devrait être privilégiée quand c’est possible, et cela pour plusieurs raisons.

Premièrement, l’ITE est nettement plus efficace contre les ponts thermiques pouvant générer l’effet de paroi froide et provoquer la sensation d’inconfort en hiver. Deuxièmement, elle contribue à l’inertie thermique en enfermant les murs porteurs et la charpente dans un volume isolé. Cela permet de conserver la fraîcheur pendant les pics de chaleur en été. De plus, l’ITE protège le bâti contre les intempéries et réduit les risques de condensation, ce qui améliore la qualité de l’air intérieur et empêche le développement des moisissures. Enfin, l’ITE ne réduit pas la surface habitable et ne demande pas aux occupants de déménager pendant les travaux.

L’isolation par l’extérieur a tout de même quelques inconvénients. Généralement plus chère qu’une ITI, elle implique également une modification de la façade, ce qui la rend peu compatible avec des bâtiments ayant du cachet, ainsi que ceux qui sont construits en limite de propriété et risqueraient ainsi de déborder sur la voierie ou chez le voisin. Certaines démarches administratives sont également obligatoires (déclaration de travaux ou, dans certains cas, permis de construire).

Les techniques d’isolation de façade

Pour isoler les murs de votre logement par l’extérieur, deux techniques différentes peuvent être utilisées : l’isolation sous enduit et l’isolation sous bardage.

Dans le premier cas, des panneaux d’isolants, souvent en polystyrène expansé, sont vissés ou collés à la façade et recouverts d’un sous-enduit pour renforcer la construction. L’enduit de finition apporte ensuite la touche finale. L’isolation sous-enduit est moins coûteuse, mais aussi plus personnalisable en termes de couleur. Par contre, elle ne peut être réalisée que si vos murs sont sains. Si votre façade est fissurée ou humide, il faudra y remédier avant d’effectuer les travaux d’isolation. Par exemple en cas de fissures, la mise en œuvre d’un grillage ou d'un agrafage des éléments maçonnés pourrait être envisagée.

Afin de poser une isolation sous bardage, une ossature bois ou métallique doit être fixée au gros œuvre. Ensuite, un isolant est inséré entre les montants et maintenu par des chevilles à rosace. Pour éviter l’apparition de ponts thermiques, il est possible de recouvrir les montants d’une seconde couche d’isolant. Ensuite, on fixe par-dessus un bardage décoratif en bois, en composite ou en PVC, en veillant à bien garder une lame d’air respirante pour la ventilation. Cette technique est conseillée pour les façades abîmées car elle permet de compenser leurs défauts, mais elle reste plus coûteuse que la technique d’isolation sous-enduit.

Sous bardage, on utilise plusieurs types d’isolants, mais surtout de la laine minérale en rouleau, comme par exemple la laine de verre Isofaçade 32R d’Isover de haute performance thermo-acoustique et d’une excellente tenue mécanique.

Si les enjeux écologiques ne vous laissent pas indifférents, vous pouvez aussi utiliser la fibre de bois, le chanvre ou le liège, tandis que dans les régions humides il vaudra mieux opter pour du verre cellulaire, du polystyrène ou du polyuréthane. La marque Soprema propose notamment ses panneaux Efigreen® ITE en mousse rigide de polyuréthane revêtue d’un parement en aluminium gaufré. Leger et pratique à poser, ce matériau permet d’assurer la continuité de l’isolation thermique grâce à l’usinage des panneaux.

L’isolation de la toiture par l’extérieur

L’isolation de la toiture par l’extérieur est également une technique d’isolation plus efficace qu’une isolation du toit par l’intérieur, elle neutralise bien les ponts thermiques et préserve la beauté de la charpente, ainsi que le volume de vos combles. Mais elle impose d’enlever la couverture du toit existante et son coût est considérable. On pourra l’envisager surtout si votre toiture est vieillissante et nécessite une rénovation.

L’isolation du toit par l’extérieur peut être réalisée de trois manières différentes. La méthode la plus employée, appelée sarking, consiste à alterner au dessus des chevrons plusieurs couches de matériaux : platelage, pare-vapeur, isolant sous forme de panneaux rigides, écran de sous-toiture et enfin contre-lattage sur lequel sera posé le revêtement de couverture. Très efficace pour traiter les ponts thermiques, cette méthode a néanmoins quelques inconvénients : elle est coûteuse, ajoute du poids à la charpente et de l’épaisseur au toit.

Pour ne pas rehausser le toit, on peut également isoler sa toiture par l’extérieur avec des panneaux sandwich ou des caissons chevronnés. Ces deux méthodes sont plus rapides et permettent de mettre l’isolant entre les chevrons. En revanche, les ponts thermiques peuvent subsister.

Si vous avez décidé de rénover et isoler votre toiture, vous pouvez aussi améliorer les performances énergétiques de votre maison en posant un écran de sous-toiture HPV (haute perméabilité à la vapeur d’eau). Cet écran empêche la condensation au niveau de la charpente, protège l’isolant et améliore l’étanchéité à l’air. Vous pouvez notamment choisir un des écrans de la gamme HPV de Wienerberger Koramic, l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la tuile et des produits pour la toiture. Ce fabricant autrichien propose notamment un nouvel écran réfléchissant qui contribue à niveler les écarts de température hiver comme été, en améliorant ainsi le confort dans les combles et en réduisant l’utilisation d’un climatiseur.

Vous vous sentez prêt à vous lancer dans des travaux d’isolation par l’extérieur ? Alors n’oubliez pas que pour les financer, vous avez peut-être droit à des aides publiques.