Le toit est la partie essentielle de toute construction et a pour rôle de la protéger contre les intempéries, le froid et la chaleur, assurant ainsi le confort des occupants, mais aussi la pérennité du bâti. Pour cela, le toit doit être étanche, c’est-à-dire empêcher les infiltrations d’eau, la pénétration d’humidité et d’air parasitaire étranger au système de VMC. Dans cet article, nous allons vous apprendre comment réaliser l’étanchéité des différents types de toitures, quels matériaux et accessoires utiliser et comment prévenir les risques.
L'étanchéité des différents types de toitures
Comme vous le savez, il existe différents types de toits en bâtiment : les toits pentus, avec des pentes supérieures à 20%, et les toits-terrasses aussi appelés toits plats, plutôt utilisés pour les immeubles et les bâtiments professionnels. Ces derniers requièrent des matériaux et des techniques de réalisation d’étanchéité différents.
Les toitures plates
Les toits plats n'ont pas de charpente, mais comportent à la place une structure porteuse en béton, en bois ou en métal. Même si en réalité ils possèdent une faible pente, nécessaire pour assurer l’écoulement des eaux de pluie, ils n’évacuent pas l’eau aussi facilement qu’une toiture classique. Mal réalisés ou mal entretenus, ils risquent de souffrir rapidement d'infiltrations et sont beaucoup plus enclins aux risques de fissures des matériaux de couverture (dalles ou autres éléments).
Le système d’étanchéité d’un toit-terrasse doit donc à la fois être imperméable à l’eau, compatible avec les matériaux du support et résistant aux fissures. Un système d’évacuation des eaux pluviales avec des déversoirs et des trop-pleins est également nécessaire au bon fonctionnement de l’étanchéité afin de réduire le plus possible la stagnation d’eau sur le support.
Notez aussi qu’un toit plat peut comporter de nombreux points singuliers, comme des conduits de ventilation ou de cheminée. Ces éléments nécessitent un système d’étanchéité tout particulier (solins) afin d’empêcher l'eau et l'air de s'infiltrer dans l'enveloppe du bâtiment.
Les toitures en pente
L’inclinaison des toits pentus peut varier en fonction des régions : dans les régions avec beaucoup de vent et des précipitations importantes, les pentes sont généralement plus fortes que dans des régions moins exposées aux intempéries. L’inclinaison du toit est aussi liée au revêtement, et elle ne sera pas la même pour le zinc que pour les tuiles en terre cuite ou en ardoise.
L’étanchéité des toits pentus dépend en partie du système de recouvrement. Les tuiles ou les ardoises s’installent de manière à favoriser le ruissellement. Mais la couverture ne suffit pas toujours à assurer l’étanchéité et à faire face aux intempéries. Il est aussi recommandé d’installer un écran sous-toiture afin d’assurer une étanchéité parfaite à l’eau ainsi qu’à l’air et aux poussières, y compris lorsqu’une tuile est cassée.
Les matériaux d'étanchéité couramment utilisés
Comme nous l’avons déjà indiqué, le toit-terrasse ou le toit plat nécessite un système d’étanchéité particulièrement efficace. Plusieurs solutions s’offrent à vous.
Les membranes bitumineuses
Très répandue, la membrane en bitume est résistante à la fois aux chocs, aux perforations, aux déchirements et aux UV. D’une grande élasticité, elle dispose d’une bonne durée de vie (environ 20 ans) et est compatible avec toutes les options architecturales : surtout utilisée pour les toitures plates, elle convient également aux toitures à forte pente, aux terrasses-jardins ou végétalisées, terrasses carrelées ou sous dalles sur plots, terrasses-parkings...
Les membranes synthétiques
La membrane synthétique est un revêtement en matière plastique (PVC, FPO, TPO, EPDM, EVA), armé ou non. Elle s’utilise en construction neuve comme en rénovation, sur tous types de bâtiments, et possède un bon nombre d’avantages : elle est facile d’entretien, facile et rapide à mettre en œuvre, et s’inscrit dans une démarche de construction durable.
En effet, les membranes synthétiques sont recyclables : en fin de vie, elles peuvent être reprises directement sur le chantier ou déposées par l’artisan sur un point de collecte. Et si vous voulez aller encore plus loin dans la protection de l’environnement, vous pouvez opter pour une membrane en FPO. Ce type de membrane synthétique a tous les avantages d’une membrane synthétique classique (par exemple, en PVC), auxquels s’ajoutent une résistance plus élevée aux produits chimiques, la capacité d’être posé directement sur des revêtements bitumineux existants ou des isolants (idéal pour les projets de rénovation) et une totale neutralité vis-à-vis de l’environnement. Les membranes FPO sont fabriquées sans plastifiant, sans chlore, sans biocide ni métaux lourds.
Les revêtements liquides
Les systèmes d’étanchéité liquide (SEL) se présentent sous une forme liquide ou pâteuse, à appliquer sur le support. Faits à base de résine synthétique, ils s’utilisent majoritairement pour les terrasses et balcons, ainsi que pour réaliser une étanchéité sous carrelage en intérieur (cuisine, salle de bains).
Pour être utilisés en toiture, les SEL doivent avoir une formulation spéciale, avec une résistance élevée aux UV, aux chocs thermiques et aux intempéries.
Les techniques d'étanchéité des toitures
En fonction des produits utilisés, les techniques de réalisation de l’étanchéité diffèrent.
L'application des membranes bitumineuses
La membrane bitumineuse se présente sous forme de rouleaux ou de feuilles qui peuvent se poser en monocouche ou en bicouche, par collage ou par soudage à air chaud. La méthode du collage est moins utilisée car plus coûteuse, mais elle garantit une meilleure étanchéité. Quant à la méthode du soudage, elle consiste à chauffer le bitume pour le rendre plus liquide, ce qui permet de faire adhérer une bande de bitume à une autre lors du refroidissement, mais aussi directement à la préparation réalisée sur votre toit en amont. Comme cette technique requiert l’utilisation d’un chalumeau, nous vous recommandons fortement de faire appel à un professionnel.
L'installation des membranes synthétiques
La membrane d’étanchéité synthétique peut être appliquée par soudage à air chaud, à l’aide d’un automate, ou par soudage à froid, en utilisant une colle de contact.
La pose lestée sans colle est aussi possible lorsque l’on veut ajouter sur la toiture du substrat de végétalisation, du gravier ou une terrasse posée sur plots. Dans ce cas, il faut d’abord procéder à l’encollage de l’acrotère et à la pose d’une bande périmétrique sur la périphérie de la toiture, avant de lester la membrane sur la partie courante.
L'application des revêtements liquides
Les systèmes d’étanchéité liquide sont mis en œuvre à froid, sans flamme ni chaleur. Ils peuvent être appliqués au rouleau ou par pulvérisation, ce qui permet de les utiliser sur des toitures inaccessibles, techniques, aux formes complexes ou présentant de nombreux points singuliers. Ils peuvent être utilisés dans le cadre d’une construction neuve, mais aussi pour la rénovation d’une toiture puisqu’ils sont capables d’adhérer sur de nombreux supports et revêtements existants (béton, pierre, brique, bois, bitume…), à condition que ceux-ci soient correctement préparés.
Les accessoires et finitions pour une étanchéité optimale
Pour qu’un système d’étanchéité soit performant, le moindre détail doit être pris en compte. Les différents accessoires de finition, comme les dispositifs d’évacuation des eaux pluviales, les systèmes de passage de câbles, les rives de toit ou les trappes d’aération et d’éclairement, ont non seulement une fonction esthétique, mais aussi servent à parfaire l’étanchéité. Regardons quelques-uns d’entre eux de plus près.
Les bandes de renfort
Les bandes de renfort permettent d’assurer l’étanchéité des fissures, des joints et des points singuliers (souches de cheminées, faîtages, etc). Elles peuvent également servir à faire l’entoilage des membranes ayant des surfaces importantes. Ce procédé utilisé dans la réalisation d'étanchéité liquide consiste à incorporer des armatures dans la résine dans l'objectif d’accroitre la résistance, l'épaisseur, l'imperméabilité et la durabilité du revêtement.
En fonction du système d’étanchéité choisi, vous pouvez opter pour des bandes de renfort en bitume, en polyester, etc.
Les solins et les relevés d'étanchéité
La plupart des sinistres et des infiltrations d’eau concernant les toitures-terrasses ont pour l’origine les points singuliers et la périphérie de la zone étanchée. C’est pourquoi les artisans couvreurs ont recours aux relevés d’étanchéité et aux bandes de solin.
Les relevés d’étanchéité offrent une protection des intempéries sur la périphérie des toitures-terrasses. Il s’agit d’un élément vertical qui doit se raccorder et se jointoyer parfaitement à la partie horizontale du système d’étanchéité. Cet élément doit respecter les dimensions minimales et avoir en tête une protection permettant d’éviter le ruissellement (engravure dans l'acrotère ou le mur périphérique, bandes solin métalliques vissées, collées et calfeutrées…).
Les solins protègent des intempéries les relevés de toiture, mais pas que. Ils peuvent être utilisés partout où le pronostic d’étanchéité est engagé : autour d’une cheminée, une fenêtre de toit, etc. Ils sont fabriqués dans des matériaux divers et variés, mais le plus souvent en zinc ou en aluminium. Certains modèles sont adaptés à des utilisations spécifiques : le solin stop enduit, par exemple, assure l'étanchéité entre un mur et une toiture, le solin déporté permet le raccordement et la protection en tête des relevés, etc.
Les mesures de prévention pour une toiture étanche
Pour parfaire l’étanchéité et assurer sa pérennité, mais aussi pour protéger la structure du bâti, une bonne isolation thermique, une ventilation adéquate et une protection contre les intempéries à toute épreuve sont également nécessaires.
L'isolation thermique
L’étanchéité à l’eau et à l’air et l’isolation thermique sont étroitement liées et doivent être traitées simultanément. Premièrement, parce que pour être efficace l’isolation doit rester bien sèche, mais aussi parce qu’une paroi non étanche à l’air dans un bâtiment est synonyme d’inconfort et de surconsommation d'énergie. Les fuites d'air génèrent des ponts thermiques qui sont source de déperditions calorifiques en hiver et d'inconfort lié à la surchauffe en été.
En bref, le système d'étanchéité a pour objectif de protéger l'isolant contre les pénétrations de l'eau, du vent et des flux d'air. Mais il doit être en même temps respirant et laisser facilement échapper la vapeur d'eau du bâtiment afin d’éviter la formation de condensation à l’intérieur de l’isolant.
La ventilation adéquate
La ventilation de toiture est intrinsèquement liée à son étanchéité et aussi à son isolation. Sans une bonne ventilation, l’humidité provoque l’apparition des moisissures qui dégradent rapidement non seulement l’isolant, mais toute la structure de votre toiture.
Dans la plupart des cas, la ventilation de toiture se fait grâce à un vide d’air, également appelé vide sous toit, situé entre le dessous des liteaux et l’écran de sous-toiture ou bien entre les liteaux et l’isolant. Mais le vide d’air seul ne suffit pas, il doit être ventilé à l’aide des dispositifs spécifiques : tuiles de ventilation, chatières, closoirs et faîtage ventilés, égouts ventilés. On choisira le dispositif en question en fonction de la nature du toit.
Les dispositifs de protection contre les intempéries
Pour améliorer l’étanchéité, les différents dispositifs de protection contre les intempéries sont également très utiles. De plus, ils augmentent les performances thermiques du bâtiment et protègent les différents éléments de la construction des agressions extérieures.
C’est notamment le cas de l’écran de sous-toiture HPV (hautement perméable à la vapeur) ou pare-pluie HPV. Comme son nom l’indique, c’est un écran de protection contre la pluie et la neige pour les toitures en tuiles et ardoise, mais ce n’est pas sa fonction unique. Il laisse aussi le bâtiment «respirer», en permettant à l’humidité de passer de l’intérieur vers l’extérieur, sans s’accumuler sous le toit avec tous les désagréments que cela comporte : dégradation de l’isolant, développement des moisissures, etc.
Par contre, ne le confondez pas avec le pare-vapeur qui est une membrane dont le rôle est d’empêcher la stagnation d’eau dans l’isolant. A la différence de l’écran sous-toiture, le pare-vapeur s’installe du coté chaud de la toiture. Il est obligatoire en cas de présence d’un écran de sous-toiture HPV en zone froide ou montagnarde et pour les constructions à ossature bois.
Vous l’aurez compris, l’étanchéité de la toiture est un sujet complexe et de nombreux éléments doivent être pris en compte pour offrir à votre maison la meilleure protection contre les infiltrations d’eau et d’air.
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